Je ne veux pas être là

>  Date de sortie :  2006
>  Editeur : 
Julliard
> Genre : Roman et fiction romanesque

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Pendant qu’ils roulent sur l’autoroute du sud, le père raconte à sa petite fille Alicia comment, dix ans plus tôt à Cuba, une tempête fit s’abattre un arbre au milieu d’une route et lui permit de rencontrer sa mère . Mais par un effet du destin, un orage identique se déchaîne sur leur parcours et fait déraper la voiture du père. Celle-ci part en tonneaux à plus de cent quarante kilomètres heure. Dans l’habitacle, emporté dans une spirale vertigineuse et mortelle, la voix d’Alicia domine le fracas : « Je ne veux pas être là » !

Alicia ne veut pas mourir.
Elle ne veut pas que son père meure.
Personne ne veut qu’une chose soit aussi épouvantable advienne.
Et s’il existait un moyen d’éviter cette fin horrible ?
Et si le fait de ne pas être né avait pu empêcher cela ?
Il aurait suffi que l’arbre ne tombe pas sur cette route cubaine et la vie de tous les protagonistes auraient été différents.

En sommes-nous si sûr ?

Laurent Bénégui, écrivain et cinéaste ( Au Petit MargueryQui perd Gagné  !), nous offre avec ce cinquième roman un livre aussi universel que personnel. Tour à tour roman d’aventure, récit de la tendresse entre un père et sa fille, ou réflexion sur la réalité de notre existence

Billet de l'auteur

Quand je commence à écrire ce roman, cela fait huit ans que je n’ai plus publié. J’en ai commencé plusieurs, mais terminé aucun. La production de cinéma m’a beaucoup absorbé, puis le tournage de mon film Qui perd gagne. Il y a quelque chose qui ne fonctionne plus avec l’acte d’écriture. J’ai pourtant rédigé trois cent pages d’un lourd roman qui doit en comporter six cents, mais là aussi je me suis arrêté. Celui-là, je le dois à mon éditeur. Je le finirai peut-être un jour.
Et puis un matin cela revient, j’imagine une histoire assez complexe, mais qui est au fond pour moi le moyen de parler de la transmission, de ce que l’on reçoit de ses parents et de ce que l’on donne à ses enfants. A ce propos j’en ai eu deux depuis La Paresse de Dieu, deux filles. J’en conclus que suis un écrivain qui fait des enfants ou des livres, mais n’arrive pas à faire les deux en même temps. Mais pour elles, pour mes deux filles je vais écrire cette histoire. J’opte pour une mise en récit qui mélange plusieurs niveaux de narration et plusieurs époques. Dans un monde où les sciences modernes nous disent que rien n’est certain et que notre existence matérielle est elle-même remise en question, le romancier ne peut rester sans réaction. Je mêle à tout cela un peu de physique quantique. Alors les destins et les époques s’entrecroisent dans le livre et plusieurs versions de la même histoire sont proposées. Au lecteur de saisir son interprétation… Le roman a failli s’appeler le théorème de la rivière, puis le principe d’incertitude, il finit par sortir sous le titre Je ne veux pas être là… et me réconcilie avec l’acte d’écrire. Je me fais la promesse de ne plus rester si longtemps sans q’un livre me trottine dans la tête.

La presse et Je ne veux pas être là

L’indépendant – Sylvie Lainé
Etre ou ne pas être, selon LAURENT BENEGUI. On aimerait tous à certains moments difficiles de nos existences ne pas être là, n’avoir jamais été là… Malheureusement la vie semble suivre un chemin que rien ne peut détourner. Le romancier, lui, a cette possibilité de modifier le cours des choses, pour que la tragédie ne survienne jamais. Il joue avec les personnages, leur imagine des destins et des fins qui ne sont plus aussi inéluctables que dans la vraie vie, selon la voir qu’aura choisie, à la croisée des chemins, tel personnage ou tel autre. Dans son roman  Je ne veux pas être là, Laurent Bénégui explore quelques possibles de l’appréhension de notre univers : le temps, la distance, la causalité, le déterminisme, autant de notions humaines qui demeurent incertaines.
Ce n’est évidemment pas par hasard qu’il a choisi de faire son personnage principal, Fred Braz, un spécialiste de la physique quantique « cette nouvelle manière d’envisager l’organisation du monde ». Fred à bord de sa Volvo, sa fille Alicia à ses côtés, file sur l’autoroute su sud. Ils rejoignent Claire, l’épouse de Fred, la mère d’Alicia, qui les a précédés de quelques jours. Tout en roulant, Fred raconte à la fillette les circonstances de sa rencontre avec sa mère, dix ans plus tôt sur une route mouillée de Cuba.Comme dans une bulle, ils ne se méfient pas de l’orage qui gronde, menaçant, ravageur et quand la voiture s’envole, littéralement, Alicia ressent ce désir viscéral de « ne pas être là ». Et si son arrière grand-père ne s’était pas enfui vers Cuba, et si son père, et si, et si… Le refrain ne cesse jamais de hanter ceux qui sont les acteurs d’un drame. Sur cette trame, Laurent Bénégui nous propose à la fois un beau sujet de réflexion et quelques belles heures de lecture.

Fémina  – RL
Toujours se méfier des orages. Dans ces moments magiques, les vies basculent et les cartes du destin sont redistribuées. « Qui serais-je si tu n’avais pas rencontré maman ? », demande la fille à son père. Et si sa femme n’avait pas été fidèle ? Le cinquième roman (très réussi) du cinéaste français Laurent Bénégui explore tous ces possibles. A chacun de choisir la version qui lui fait le moins mal.