Le tournevis infiniment petit

> Date de sortie : mars 2008
> Editeur :
Julliard

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« Je suis à mon bureau, extrêmement concentré sur ce que j’ai à faire. Quand mon portable sonne, je ne décroche pas. La boite vocale se met en route. Ma femme laisse un message. Une heure plus tard lorsque j’ai enfin l’opportunité d’écouter, j’entends distinctement sa voix me dire :
– 
Laurent, tu n’as pas le cancer…

Et là, le monde s’écroule. Je ne peux pas le dire autrement.
Elle n’a pris strictement aucune précaution pour m’apprendre cela. Mais la vérité est que moi, sans cancer, je suis foutu. Je suis cuit.
Je pense : “C’est la catastrophe”, puis je dis :
– C’est bien ma veine…

A moins que cela soit l’inverse. Je ne suis plus très sûr. Les évènements se sont succédés dans une telle pagaille…»
Si, persuadé de votre mort prochaine, vous décidez de dire à vos proches tout le mal que vous pensez d’eux, vérifiez soigneusement la justesse du diagnostic. Sinon, votre vie va devenir un enfer.

Billet de l'auteur

Je ne m’occupe plus de  Magouric Productions , je n’ai pas de projet de réalisation réellement enclenché et je consacre le plus clair de mon temps à l’écriture romanesque. Le tournevis infiniment petit est mon troisième roman en trois ans. Je touche du doigt, et du clavier, que mon plaisir ultime en matière de création est dans le roman. Le cinéma est plus un mode de vie intermittent. Le  reprendre le ton du  Jour où j’ai voté pour Chirac  et un peu de la complexité du récit de  Je ne veux pas être là…  J’y couche également mes obsessions habituelles pour la chose scientifique, puisque le héros est cette fois un chercheur fr nanotechnologies.Celui-ci se croit atteint d’un cancer des poumons et en profite pour régler ses comptes avec tout le monde. Malheureusement, une fois qu’il a consciencieusement démoli sa vie familiale et professionnelle, il apprend qu’il n’était pas malade… J’espère que les passerelles qui se crèent uniquement entre fiction et réalité, ne me conduiront pas sur le chemin des emmerdements que j’ai fait pleuvoir sur mon personnage. 


Interview de Laurent Bénégui sur France Info,

le 3 mai 2008

La presse et le tournevis infiniment petit

L’indépendant  – Sylvie Lainé
Laurent Bénégui, très bon pour le moral. Son nouveau roman peut nous aider à devenir un « pessimiste joyeux ».Sur le ton tendrement amusant qu’il avait adopté dans son précédent roman  Le jour où j’ai voté pour Chirac , il démontre combien il est vain de vouloir à tout prix maîtrisé sa vie et surtout incite à ne pas attendre la dernière limite pour la vivre. Alors qu’est-ce qu’on attend pour en profiter ? Lire  Le tournevis infiniment petit  est déjà un bon début.

Marianne  – Anna Topaloff
Sur le ton de la comédie légère, Laurent Bénégui dresse le portrait d’un homme au bord de la crise de nerfs et le plonge dans une succession de situations aussi spectaculaires que cocasses…

Les échos  – Renaud Czarnes
A la manière d’un Woody Allen ou d’un Desproges, Laurent Bénégui a un don inouï pour l’aphorisme et l’absurde…

La Marseillaise  – Sébastien Faraman
Un des principaux champs d’investigation artistique de Laurent Bénégui demeure l’analyse précise des rapports que nous entretenons avec la souffrance physique. Soit en étant touché directement, soit pour avoir vu un proche se battre contre. Dans  Au petit Marguery par exemple, il évoquait au travers d’un secret familial, la lutte d’un homme contre ce qu’on appelle pudiquement une longue maladie. Bouleversant roman dont l’humour n’était pas absent. Car la qualité essentielle de cet auteur hors normes est de parler de choses graves sur le ton de la comédie. Il y a chez lui une vraie propension à comprendre l’humain dans toute sa complexité, et de la faire sans ennuyer avec une politesse un peu désespérée, où jamais la narration ne s’alourdi. On retrouve toutes ces qualités dans son nouveau roman  Le tournevis infiniment petit .