Le jour où j'ai voté pour Chirac

> Date de sortie : 2007
> Editeur :
Julliard

RÉSUMÉ

Le 5 mai 2002, en France, un président est élu avec un score de république bananière : 82% des voix. Triomphe de la démocratie pour les uns, duperie formidable pour les autres. Quoi qu’il en soit, cette élection reste dans la mémoire de tous.

Un citoyen a une raison différente de s’en souvenir. Car ce matin là, alors que Laurent Steinitz a le moral au fond des chaussettes, une jeune femme sublime et mystérieuse, vient frapper à sa porte. Apparue comme une fée, elle disparaît presque aussi vite, laissant une trace qu’il ne peut oublier et l’intime conviction qu’elle est la femme de sa vie.

Pour la conquérir, il traversera Paris avec un frigo sur son side-car, affrontera des militants politiques de tous bords, sera assommé par un serveur éthylique, recousu à chaud par une interne sadique, mettra le feu à l’IRM de l’hôpital Lariboisière, se transformera en arme de destruction massive, sera pourchassé par des compagnies de CRS et une caserne de pompiers… et votera à l’inverse de ses convictions…

Comme rien n’est jamais perdu, l’amour et l’espoir seront au bout de cette journée mémorable.

Laurent Bénégui nous offre ici un pur moment de jubilation. Une comédie déjantée et haletante, mais aussi profondément romantique qui nous rappelle que l’une des fonctions de la politique pourrait être de réenchanter la vie.

Billet de l'auteur

Un soir je rentre chez moi avec l’envie d’écrire un livre contre le précédent. Je ne veux pas être là, s’il ma redonné le désir d’écrire, a emprunté pour ce faire un chemin qui n’est pas simple. Des lecteurs ont adoré le côté quantique du roman, d’autres ne l’ont pas compris. Quoi qu’il en soit cela me donne envie d’écrire un récit qui cette fois, soit linéaire et tendu comme un câble. J’opte pour l’unité de temps. Je vais raconter une journée. Oui, mais laquelle ? Je ne cherche pas longtemps pour tomber sur le 5 Mai 2002. Personne n’oublie ce jour où les français ont dû choisir entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Je prends (pour changer) un personnage d’écrivain, mais je crois que jamais il n’a été si proche de moi et je raconte sa folle journée. Suivent l’unité d’action : l’attirance monomaniaque du personnage pour une femme sublime entrevue à la manif du premier Mai. Et l’unité de lieu : Paris, une capitale qui palpite au rythme de l’élection. Pour la première fois, aussi, je décide de mettre l’humour au premier plan. Comique de situation, humour du personnage. Je m’amuse beaucoup en écrivant. On me dira qu’on s’amuse beaucoup en le lisant.


Interview de Laurent Bénégui sur RCF St. Etienne

La presse et le tournevis infiniment petit

Le Monde des livres  – Franck Nouchi
Il y a des jours qui ne s’oublient pas. Une naissance, un décès, bien sûr ; mais aussi un événement considérable – l’assassinat de Kennedy, la victoire de la France à la coupe du monde de football… Tout est gravé là, dans la mémoire : les lieux, les gens, le temps qu’il a fait. Laurent Bénégui, à qui l’on doit déjà quelques jolis livres comme Au Petit Marguery (Bernard barrault, 1992 ) et  Je ne veux pas être là  ( Julliard, 2006), n’est, lui, visiblement pas près a voté pour Chirac, le 5 mai 2002. C’est d’ailleurs le titre de son nouveau roman, sous-titré « le livre qui intéresse 82 % des français…et ma mère ».
Ah ! Sa mère, la sympathique Mme Steinitz. Au premier tour, elle avait voté à gauche pour la première fois. Jospin.
« Dire que pour la première fois de ma vie, je vote pour un socialiste et qu’il n’est pas fichu de se qualifier pour la finale. En plus il se retire de la vie politique… Je lui ai collé le mauvais œil, c’est possible… »
Alors, très tôt, en ce moment du 5 mai 2002, elle a glissé un bulletin Chirac dans l’urne. « Et toi, alors ? Ca va te faire bizarre de l’électeur Chirac, non ? 
-Euh…
-Tu vas le faire, mon fils, n’est-ce pas…
-Je ne sais pas, maman… »

Sur France Info, il est 9 heures. Sur frappe à la porte. Cette journée s’annonce très spéciale, surtout pour l’auteur de polars Laurent Steinitz. Le 1er mai, lors de la manifestation anti-Le Pen, il avait aperçu une jeune femme d’origine asiatique d’une beauté sublime. Bien mal lui en avait pris : il avait voulu la photographe sans se douter qu’elle était un policier en civil… La porte, donc :  « Bonjour, vous me reconnaissez ? »
Foudroyé. Aussitôt apparue, aussitôt disparue. Juste le temps pour Laurent de se persuader que Jade, c’est son nom, c’est la femme de sa vie et qu’il va lui falloir la retrouver. Quelques heures de la vie d’un amoureux fou en forme de film burlesque. Une traversée de Paris en side-car avec un frigo, une altercation avec un serveur éthylique, des scènes d’anthologie à l’hôpital Lariboisière, et pour finir à 20 heures, le dépouillement, en la mairie du 11ème, avec le maire Georges Sarre, et Jade, enfin retrouvée. Une enveloppe électorale pleine d’une poudre blanche, Laurent qui la goûte, une alerte à l’anthrax et le voilà enfermé en attendant les résultats des analyses.
On ne racontera pas la suite, hilarante, comme tout le roman d’ailleurs. Ca se lit en quelques heures, c’est on ne peut plus déjanté et délassant, le temps d’attendre les résultats d’une autre élection, cinq ans plus tard, un certain 6 mai…

Les échos  – Renaud Czarnes
Laurent Bénégui est le romancier qui a écrit le plus grand nombre de fois le nom de Jacques Chirac sur une seule page : pas moins quatorze fois page 217 ! Pourtant il ne s’agit pas d’un livre politique. Le jour où j’ai voté pour Jacques Chirac , sous-titré « le livre qui intéresse 82 % des Français… et ma mère », est un roman d’amour. A moins qu’il ne s’agisse d’un livre catastrophe. Ou les deux. L’histoire qui se déroule en un jour, de 7 à 22 heures, évoque le film  After Hours  de Martin Scorsese. Il se trouve que Laurent Bénégui est aussi cinéaste, il a notamment réalisé  Au Petit Marguery  et  Qui perd gagne ! Aussi les situations sont-elles très « visuelles » et l’écriture, fluide et supprimée. Un roman pour amener un peu de folie et beaucoup d’humour, à lire entre deux tours d’une élection présidentielle.

Bien dans ma vie
Le 5 mai 2002, Laurent Steinitz a connu des meilleurs jours. Son père vient de mourir, sa petite amie l’a plaqué jours pour aller accoucher au Mexique et, quelques plus tôt, il s’est fait molester par des flics parce qu’il avait pris une ravissante fille en photo. Quand on sonne à sa porte ce matin-là, il ne sait pas que la suite de sa vie en dépend. Un récit extrêmement vivant, intégré comme le journal d’une journée. Un hurleur de rire !

L’est-Eclair – Libération Champagne
Un instant de grâce ! Un rythme effréné, beaucoup de fantaisie, un brin de poésie arrosée de droite à gauche de politique. Bref, une délicieuse comédie.

Radio nostalgie  – Brice de Passe
Interview audio de Laurent Bénégui

Evene.fr  – Guillaume Monier
« Dans l’urne cristalline ma voix tourbillonne comme un confetti »