La paresse de Dieu

>  Date de sortie :  1998
>  Editeur : 
Julliard
> Grand prix de la littérature policière

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“Tout avait commencé sur une plage de Cannes, lors du festival. Kromski clamait que de tous les films qu’il avait produits, le mien était celui dont il était le plus fie. La démesure seyait à Kromsky comme la rousseur à Rita Hayworth. Elle le rendait si avéré qu’autour de lui tout le monde finissait par y croire. Même Kromsky. Même moi. L’homme aurait pu fourguer une paire de jumelles à un aveugle. –
Raphaël, vous êtes vraiment prêt à avoir du succès ? Vous en avez envie ?
– Je serais prêt à tuer pour avoir du succès, je réplique.
Le jeune réalisateur de « La fille de dos » ne croit pas si bien dire. »

Son film sera un flop, mais à sa manière Raphaël est philosophe. Puisque Dieu est trop paresseux pour s’occuper correctement du genre humain, autant faire une croix sur la justice divine. Il se débrouillera seul. Dut-il, finalement, pour atteindre le succès, signer son meilleur scénario, ourdir la plus cynique des machinations. Dut-il tuer..

Billet de l'auteur

Après Mauvais Genre, un film sur un écrivain, La paresse de Dieu est un roman sur un cinéaste. Je l’écris en quelques semaines, dans un état second. En rage contre le système du cinéma. Et je raconte comment un jeune metteur en scène dont le film est un échec, reconquiert le public en commettant un meurtre. C’est un ouvrage plus cynique que les précédents. Il faut dire que j’en ai un peu marre d’entendre que mes textes sont gentils. Alors je crèe un personnage de méchant. Je brocarde au passage le système de financement du cinéma, la production et la distribution, les coulisses du septième art qui ne sont pas toujours aussi clean que les coiffures des stars.
Peu après la sortie du roman, Bernard Barrault m’annonce que le livre est sélectionné pour le grand prix de la littérature policière. J’en suis le premier étonné. Certes il y a un meurtre, mais bon… Je ne pensais pas que c’était un polar. C’est peut-être ce qui leur plaît, car j’obtiens le prix. C’est un beau prix. Voilà, je suis heureux. J’ai écrit un polar sans le savoir. Le livre sort en poche, c’est marqué sur la couverture.

La presse et le tournevis infiniment petit

Le Monde  – J de D
Un jeune réalisateur aux dents longues, une actrice à la beauté fatale, un producteur véreux… Le quatrième roman de Laurent Bénégui est tout d’un polar hollywoodien, sauf qu’il se passe en France. Les frontières entre fiction et réalité se brouillent. Seul subsiste le plaisir du conte, un conte échevelé, toujours surprenant.

Première  – AP
Avec ce nouveau roman, Laurent Bénégui (réalisateur, producteur et romancier) est en terrain connu puisque c’est dans les coulisses du 7ème art qu’il entraîne son héros. Bénégui à la plume piquante. Au-delà du cinéma, il dépeint les failles des protagonistes d’un univers par trop brillant grâce à des portraits vrais qui rappellent  Au petit Marguery , son second roman qu’il a adapté au cinéma.

L’indépendant
Romancier et cinéaste, du merveilleux  Au petit Marguery , Laurent Bénégui vit pour et par le cinéma. Que voulez-vous, quand on nage dans ce milieu, on n’a pas trop envie d’aller tremper dans d’autres eaux. On aime bien rester entre poissons de la même famille. Pourtant, les eaux de son quatrième roman, sont loin d’être dormantes. Ficelle, un attaché de presse a été tué d’un coup – un Oscar rien que ça – porté sur la tête. Et Laurent Bénégui de nous emmener dans les coulisses du septième art, là où le cinéma est justement une industrie. On attend déjà avec impatience la version grand écran.

Vital
Dans «  Mauvais Genre  », son film de l’an dernier, Laurent Bénégui mettait en scène l’auteur d’un roman à succès titré «  La femme de dos  ». Dans  La paresse de Dieu, ce même Laurent Bénégui fait vivre Raphaël Pyral, réalisateur d’un premier film titré « La femme de dos ». Clin d’œil. Dans le livre, le film fait un flop, le réalisateur se retrouve en prison pour le meurtre d’un attaché de presse, et dès lors, son film cartonné. A quoi ça tient ? Malicieux, Bénégui en profite pour raconter la petite histoire des mœurs et coutumes cinématographiques. Celles de producteurs derrière le décor, avec débordés, attachés de presse marionnettistes et acteurs pénétrés de l’intérieur. Et c’est un bonheur parce qu’il le fait avec humour, tendresse, sourire, comme il a toujours écrit et filmé. Et la vérité dans tout ça ? Sûrement pas loin…