Du poil sur les roses

FICHE TECHNIQUE
> Date de sortie : 2001
> Durée : 
1 h 31
> Réalisation : 
Agnes Obadia, Jean-Julien Chervier
> Scénario :
 
Agnes Obadia, Jean-Julien Chervier

RÉSUMÉ
A quatorze ans, l’amour et le sexe intriguent. Entre les phantasmes, les phobies, les incertitudes et les croyances, comment reagir? Roudoudou, qui est tres amoureuse, reve d’avoir une poitrine imposante comme celle de sa mere, mais cela ne marche qu’a moitie. Romain et Francis, quant a eux, sont persuades que leurs meres sont homosexuelles et qu’il leur faudrait coucher avec elles pour les sauver. Mais comme rien ne marche, Roudoudou et Romain decident d’essayer ensemble!

COMÉDIENS
> Comédiens :
Roudoudou Julie Durand, Romain Alexis Roucoult, Lila Alice Houri, Francis Jean-Baptiste Penigault, Jojo, le frère de Roudoudou Nicolas Duvauchelle, Paulo Laurent Godard, Dominique, la mère de Romain Agnes Obadia, le gynécologue Samir Guesmi

GÉNÉRIQUE
> Producteur : Laurent Bénégui
> Production : Magouric Productions

> Compositeur : 
Sébastien Subréchicot
> Réalisation des séquences animées : Sébastien Laudenbach

BA de Du Poil sur les roses

L'aventure de Du Poil sur les roses​

Film co-réalisé par Agnès Obadia et Jean-Julien Chervier, Du poil sur les roses est un long-métrage atypique par bien des côtés. Il met en scène les questionnements de deux adolescents, une fille et un garçon et les deux coauteurs se sont répartis le travail sexuellement. A Agnès Obadia le traitement de la fille, à Jean-Julien Chervier celui du garçon. La première partie du film aborde les problématiques de l’héroïne, la seconde celles du héros. A la fin les deux se rencontrent…
Le film a d’abord été développé dans une autre société de production mais les deux auteurs ne s’entendent plus avec leur producteur et me demandent si j’accepterai de reprendre le projet.
Je trouve le scénario très drôle, j’ai, à de nombreuses reprises, travaillé avec Agnès (notamment sur la saga des Romaine) et j’apprécie le travail de Jean-Julien, découvert sur son premier court-métrage. 

Je prends donc mon bâton de pèlerin et pars convaincre leur précédent producteur de me céder le projet. Ce qui s’arrange, avec un chèque.
Le film intéresse de nombreux partenaires (mode des films d’adolescent) mais dérange aussi, par son contenu, parfois. Et le couple de réalisateurs effraie tout le monde, cette idée qu’une personne réalise la première moitié du film et qu’une autre réalise la seconde, ne rassure personne. (moi non plus d’ailleurs). La Warner est à deux doigts d’entrer dans la production, mais ils finissent par juger le film invendable en prime-time et se désistent. Au final je sollicite Claude Waringo, producteur Luxembourgeois, qui s’enthousiasme pour le sujet et nous réunissons l’argent en montant une coproduction Franco Luxembourgeoise, à la marge des sentiers battus. Le film se tourne en grande partie à Luxembourg et se place ainsi définitivement sous le signe de la gémellité : deux auteurs de deux parties, deux réalisateurs et deux nationalités pour le film. A l’arrivée, un OVNI. Deux films disent les détracteurs, deux faces du même affirment les partisans.

La presse et Du Poil sur les roses

Telerama – Louis Guichard
Les turpitudes drolatiques de deux ados face au sexe. C’est un drôle de pari que tentent ensemble Agnès Obadia (réalisatrice du ludique Romaine, il y a trois ans) et Jean-Julien Chervier : parler de la sexualité à hauteur d’adolescent, c’est-à-dire comme d’un sujet absolument crucial et, à la fois, en tirer un festival de gags désinvoltes, une pure comédie. Pas universalistes pour deux sous, les auteurs ont divisé le film en deux parties distinctes : fille d’un côté, garçon de l’autre, comme aux débuts de l’école républicaine. Dans la première moitié, Roudoudou, sorte de Zazie en proie à sa libido, constate avec angoisse que ses deux seins ne poussent pas en même temps, et se pâme de désir pour un trentenaire indifférent à sa virginité. Dans le second volet, Romain également puceau et obnubilé par le sexe, se persuade que sa mère et celle de son meilleur copain s’abandonnent ensemble au saphisme, et il décide de les en détourner coûte que coûte… Il y a quelques siècles, Roméo et Juliette n’étaient que sentiments et sublimation. En 2000, à l’ère du tout biologique, Roudoudou et Romain ne sont que fluides, organes, poils et pulsions subies… Grâce aux à-coups fantasques du montage (incluant des séquences animées) et à la malice d’observations éparses sur la puberté, le film marque quelques jolis points, et demeure le plus souvent aussi arbitraire et exagéré que les divagations propres à l’âge ingrat.

Le Monde – T.S.
L’adolescence sans condescendance. Avec son titre potache, son affiche gentiment grotesque (un adolescent qui scrute avec inquiétude les profondeurs de ses sous-vêtements), Du poil sous les roses essaie d’accrocher l’attention de ce public pour l’instant monopolisé par les sergents recruteurs de Californie du Sud, sans pour autant y mettre de la condescendance, ce qui laisse le film parfaitement recommandable aux plus de dix-huit ans. Il y a dans cette démarche une intention pédagogique qui ne se dissimule pas. Les jeunes gens et jeunes filles ne devraient pourtant pas partir en courant revoir Scary Movie pour la sixième fois. Agnès Obadia et Jean-Julien Chervier veulent juste leur faire part de quelques observations, de quelques questions que la contemplations des ados contemporains leur a inspirées. C’est bien de morale qu’il s’agit, mais énoncée sur le mode burlesque. L’affection des auteurs pour leurs personnages passe par le respect évident qu’ils témoignent à leurs jeunes acteurs, qui sont souvent ridicules mais jamais dérisoires, au fil des tribulations qu’ils s’imposent dans leur quête d’identité sexuelle. Les séquences animées stylisées et gentiment délirantes, réalisées par Sébastien Laudenbach, qui illustrent les rêves de Roudoudou, allègent aussi le poids des réalités pas toujours plaisantes qu’évoque le film. Mais, au bout du compte, la présente critique plus encore que d’ordinaire, risque de ne pas servir le projet initial du film. Peut-être aura-t-on convaincu des parents qui trouveront, à la vision du Poil…, l’occasion de moquer affectueusement leurs dadais et péronnelles. Mais ces derniers, on les connaît, n’iront jamais voir un film qu’un adulte leur recommande.