À toute vitesse
FICHE TECHNIQUE
> Date de sortie : 25 Septembre 1996
> Durée : 1 h 26
> Réalisation : Gaël Morel
> Scénario : Catherine Corsini, Gaël Morel
RÉSUMÉ
Fils d’ouvriers, Quentin obtient le succès avec son premier roman. Il a pour amis le costaud et charismatique Jimmy et Julie, une jeune fille issue de la bourgeoisie.
Samir, un jeune beur, s’éprend de Quentin, qui se refuse à lui mais veut en faire le héros de son prochain livre.
COMEDIENS
Julie Elodie Bouchez, Jimmy Stéphane Rideau, Quentin Pascal Cervo, Samir Mezziane Bardadi, Rick Romain Auger, Jamel Salim Kechiouche, Karim Mohammed Dib, le boucher Hasan Akyurek, le flic André Bouvard, le serveur Aurelien Morel, le père de Quentin Paul Morel
> Producteur : Laurent Bénégui
> Production : Magouric Productions, France
> Exportation/Distribution internationale : Vértigo Films, France
> Directeur de la photographie : Jeanne Lapoirie
> Conseiller technique : André Téchiné
> Monteuse : Jeanne Lapoirie
> Chef décorateur : Frédérique Hurpeau
> Costumière : Brigitte Faur-Perdigou
> Scripte : Isabelle Broué
BA de À toute vitesse
L'aventure de À toute vitesse
C‘est au fond la première fois que je suis amené à dire « oui » à un réalisateur, en tant que producteur. Et dans un acte totalement indépendant de ma propre création. Mes deux premières incursions dans la production Un Type Bien et Au petit Marguery étant des films dont j’étais également le réalisateur. J’ai rencontré Gaël Morel sur le tournage des Roseaux sauvages d’André Téchiné pour qui j’avais écrit un film qui ne s’est jamais fait : Le bruit de la terre qui tremble. Le jour où je suis passé sur le plateau, Gaël a entendu dire que je produisais des court-métrages et m’a remis le scénario du sien : La vie à rebours, que je lis le soir même et trouve lumineux et fort. Je le rappelle et produis en 1994 ce film d’une dizaine de minutes (avec Stéphane Rideau) qui remportera de nombreux prix.
Dans la continuité logique de ce coup d’essai réussi, Gaël me remet un manuscrit de cent pages : A toute Vitesse.
Même impression de force et de dynamique, à la lecture. Je dis « oui » à Gaël pour son premier long métrage. Je réunis le financement en une année, ce qui est rapide pour un premier film. La qualité du court-métrage n’y est pas étrangère. Stéphane Rideau et Elodie Bouchez, rejoignent le casting de ce film qui se tourne dans la région natale de Gaël (Ville Franche et les environs de Lyon). C’est également le premier long métrage dans lequel Magouric a la responsabilité de la production déléguée. Le film est distribué en salles par Polygram, et est présent au festival de Cannes 1995 dans la sélection Cinéma en France.
La presse et À toute vitesse
Les Inrockuptibles – Olivier Nicklaus
Gaël Morel revisite la mythologie de l’absolu de l’adolescence avec une caméra physique et sensuelle. La grâce est avec lui. Sur un scénario linéaire comme une piste de 100 mètres, Gaël Morel développe un romantisme fiévreux déjà remarqué dans ses courts métrages, une capacité à saisir l’épiderme des choses et, au-delà, ce feu intérieur qui consume les êtres vulnérables. Gaël Morel s’empare de ce thème et lui insuffle un lyrisme galvanisant et contagieux. Son cinéma physique, sensuel, intuitif semble nourri par des cinéastes américains comme Nicholas Ray (La Fureur de vivre ), à l’écart d’une tradition française de cérébralité bavarde. Son talent est de ne pas traiter ces tourments adolescents dans un décorum sombre et claustrophobe, pléonasme que commettent tant de ses condisciples. La mise en scène frappe par sa maîtrise, son élégance. Gaël Morel n’hésite pas à pousser les scènes à leur paroxysme, à filmer ses personnages en mouvement, crescendo, jusqu’au drame. Mais il sait aussi se poser sur un visage ou une phrase au moment crucial.