Les liens du sang

FICHE TECHNIQUE
>Date de sortie : 06 Février 2008
> Durée : 1 h 46
> Format : Scope
> Réalisateur : Jacques Maillot
> Scénario : Jacques Maillot, Eric Veniard, Pierre Chosson
> Dialoguiste : Jacques Maillot, Eric Veniard, Pierre Chosson
> D’ après l’oeuvre de : Bruno Papet et Michel Papet Deux frères flic et truand  aux éditions Flammarion

RÉSUMÉ
Lyon, à la fin des années 70. François, inspecteur de police, apprend la sortie de prison de son frère, Gabriel, qui vient de tirer dix ans pour meurtre. Entre le flic et son aîné, les retrouvailles ne sont pas évidentes, mais chacun à la volonté de tirer un trait sur le passé. Gabriel essaie de se ranger et François se met en quatre pour l’aider. Mais la réalité et les vieux démons finissent par les rattraper. Pour les deux frères, séparés par leurs choix, mais unis par le sang, le chemin a parcouru étrangement abouti à la même impasse.

> Comédiens :
François Guillaume Canet, Gabriel François Cluzet, Corinne Clotilde Hesme, Nathalie Marie Denarnaud, Colette Hélène Foubert, Paulo Eric Bonicatto, Henri Olivier Perrier, Monique Carole Franck, Commissaire Blanqui Luc Thuillier, Maryvonne Marie Gili-Pierre, Louison Fred Ulysse, José Mehdi Nebbou, Briquet Alain Beigel, Lardot Laurent Soffiati, Jacqueline Nadia Fossier, Charles Pierre Pellet, Fernand Lazeau  Cyril Couton,  Gérard  Marc Bodnard , Martial  Thierry Levaret

Musique :  Stephan Oliva
>  Producteurs :  Jean-Baptiste Dupont, Cyril Colbeau-Justin
>  Producteur associé :  Grégory Barrey, Laurent Bénégui
>  Production :  Studio Canal,  France 3 Cinéma,  LGM productions,
>  Diffusion :  Studio Canal ,
>  Directeur de Production :  Jean-Christophe Colson
>  Coordinatrice de production :  Iwona Sellers
>  1er Assistant réalisateur :  Alexandra Denni
>  2e Assistante réalisation :  Juliette Maillard
>  Directeur de la photo :  Luc Pagès
>  Photographe de plateau :  Céline Larmet
>  Chef Monteur :  Andréa Sedlackova
>  Ingénieur du son :  Frédéric de Ravignan
>  Chef Décorateur :  Mathieu Menut
>  Chef costumière : Bethsabée Dreyfus
>  Chef Maquilleuse :  Thi Thanh Tu Nguyen
>  Régisseur Général :  Amaury Seryeye
>  Perchiste :  Olivier Grandjean 

BA de Les liens du sang

L'aventure de Les liens du sang

C’est après Nos Vies heureuses, que Jacques m’a proposé l’adaptation du livre des frères Papet Deux frères, flic et truand, chez Flammarion. J’ai acquis les droits de cet ouvrage et Jacques a commencé une série d’interviews de ces deux frères dont l’un fut un des pontes de la police Lyonnaise tandis que son frère était un truand du milieu Lyonnais. Ce premier travail d’enquête a pris plusieurs mois et Jacques en a sorti un document de 400 pages, à la suite duquel il a commencé à écrire le scénario avec Eric Véniard son scénariste de Nos Vies heureuses. La première version du scénario arrive un an plus tard et ne me satisfait pas. J’ai l’impression qu’ils se sont bridés, alors je dis à Jacques de ne pas se sentir tenu par la durée du projet. Il repart en écriture et le temps passe.

Comme il a envie de tourner, nous décidons d’intercaler dans ce développement, un film pour Arte :  Froid comme l’été , qui est un film magnifique mais dont la mise en œuvre ralentit l’écriture du scénario pendant une année supplémentaire. Pierre Chosson, le scénariste de  Froid comme l’été , vient à son tour mettre son grain de sel dans l’écriture de ce projet. A l’issue de cette période, ils me remettent un scénario de près de 600 pages. Je regrette un peu d’avoir dit à Jacques de ne pas tenir compte de la durée. Le connaissant, cela correspond à un film de 12 heures, au moins. J’espère en le lisant y trouver la matière pour plusieurs films (Je pense à  1900 de Bernardo Bertolluci) ou, pourquoi pas, pour une série télé. Mais de ce point de vue, mes attentes sont déçues. Le scénario est formidable, les personnages ont atteint une densité qu’ils n’avaient pas dans la version courte, mais il n’y a pas matière à découper en épisodes ni en 2 ou 3 films. Je me souviens qu’un des films phares de Jaques est  Berlin Alexander Platz  de Fassbinder, qui fait une quinzaine d’heures… gasp. Je suis à deux doigts de lancer le tournage de mon propre film  Qui perd Gagne et je suis au début de la période où je commence à perdre le désir de produire, mais ce film là, je veux qu’il existe. Je lance un ultimatum à Jacques : une version de deux heures maximum, et rapidement. Il suffisait de me demander, répond-il. Et en quelques semaines il m’amène la version qui aboutira à la forme définitive. Nous perdons encore beaucoup de temps à attendre des réponses de différents comédiens : Vincent Cassel, Benoît Magimel, car je ne veux pas proposer le film en financement sans avoir un casting, et finissons par obtenir un accord de Clovis Cornillac, pour le rôle du frère flic. Plus d’un an s’est encore dépensé.

Je commence à avoir des manifestations d’intérêt de Canal + et de Studio Canal +, mais chaque réponse, chaque rendez-vous, prend des mois. François Cluzet accepte alors le rôle du frère truand. Seulement, entre temps, mon énergie s’est vaporisée. Trop d’attente. J’ai des désirs d’écrire, totalement contradictoires avec l’activité de Magouric, qui commence par ailleurs à souffrir de difficultés financières. Ce seul développement a coûté plus de 170 000 euros à la société, et il y en a d’autres en route. Les délais de réponse sont trop longs. Je décide de raccrocher les gants après 14 ans de Magouric, et de ne plus me consacrer qu’à l’écriture et à la réalisation. Je rencontre Richard Djoudi, qui reprend la société.

Mais avant de démissionner de la gérance, je cherche à sauver les projets auxquels je tiens (celui de Jacques et Romaine par moins trente d’Agnès Obadia). Je ne veux pas pénaliser les réalisateurs par ma décision. Ironie du sort, le jour où je prends la décision de changer de vie, je reçois une quasi confirmation de l’entrée de Canal + et de Studio Canal + dans le financement du film. Je suis troublé mais ne change pas d’avis. La production c’est du passé pour moi. Après des négociations avec différents producteurs, il me semble que la société LGM est la mieux à même de tenir l’engagement que j’ai fait à Jacques de monter son film. Ils s’enthousiasment à leur tour pour ce projet et remboursent à Magouric les sommes investies en développement, puis ils poursuivent les contacts amorcés en financement. Ils parviennent à boucler le montage financier en quelques mois tout en respectant l’intégrité artistique du projet. A présent le film est tourné. Jacques a pu travailler avec son équipe habituelle, Guillaume Canet a pris la place de Clovis Cornillac dans la distribution. Le film sort en Févier. J’ai conservé le statut de producteur associé. C’est peut-être le dernier film auquel je participe en tant que producteur, mais je n’éprouve aucune amertume. Cette aventure a commencé au siècle dernier, mais le film existe aujourd’hui et j’en suis fier.