Mille bornes
FICHE TECHNIQUE
> Date de sortie : 21 Avril 1999
> Durée : 1 h 42
> Réalisateur : Alain Beigel
> Scénario et dialogues : Alain Beigel
RÉSUMÉ
Fortement choqués par la mort brutale d’un des leurs, une bande d’amis, cinq garcons et une fille, se réunissent le soir même dans un appartement. Là, par le biais d’une cassette video, ils se retrouvent face à leur ami qui leur demande, au nom d’une longue amitié, d’éxécuter sa dernière volonté. Voler son corps à la morgue et le transporter à Venise.
COMEDIENS
Nina Emma de Caunes, Théo Pierre Berriau, Mika Raphael Krepser, Jean Bruno Solo, Pascal Nicolas Abraham, Akiko Léona Hirota, Alain Beigel, Roberto Herlitzka, Daniel Znyk, Adrienne Pauly, Bernard Mazzinghi, Jacques Maillot, Christophe Le Masne, Christophe Graziani, Nanou Garcia
> Producteur : Laurent Bénégui
> Producteur exécutif : Tommaso Calevi, Jean-Luc Gaget
> Directeur de production : Pascal Lahmani
> Production : Gaumont, M6 Films, Magouric Productions,
> Distribué par : Gaumont Buena Vista International (GBVI),
> Directeur de la photo : Luc Pagès
> Chef Monteur : Florence Bon
> Compositeur : Laurent Coq, Benjamin Raffaelli
> Chef décorateur : Patrick Horel
> Costumière : Jacqueline Bouchard
Bruno Solo à propos du film "Mille bornes"
BA de Mille bornes
L'aventure de Mille bornes
Je connais Alain Beigel depuis plus de dix ans (il est acteur dans Impasse 14 et dans Un type Bien), lorsqu’il me propose un texte d’une quarantaine de pages, dont il me dit qu’il s’agit d’un court-métrage. Alain est un excellent acteur et nous avons eu l’occasion de travailler ensemble à plusieurs reprises, sur mes deux premiers long-métrages, sur plusieurs court-métrages ou dans des films déjà produits à Magouric. Mais j’ignorais qu’il écrivait. Je trouve le texte lumineux, drôle et émouvant. Mais surtout il porte en lui bien plus que les promesses d’un court-métrage. L’histoire de cette bande de copains qui exauce la dernière volonté d’un des leurs en kidnappant son corps pour traverser avec la moitié de l’Europe est une promesse riche. Je lui propose donc de développer son sujet et d’amener le texte à une centaine de pages.
Parallèlement je lui demande d’écrire un vrai court-métrage cette fois ci pour faire ses armes, car personne ne connaît Alain comme réalisateur (pas même moi).
Tandis qu’il amène progressivement son scénario au format d’un long-métrage, il écrit un court : Il y a des journées qui mériteraient qu’on leur casse la gueule. Le film est une comédie d’une vingtaine de minutes. Je lance la production. Quelques mois plus tard, le court est tourné, et commence une carrière très réussie dans les festivals où il glane de nombreux films, déclenchant à chaque fois l’hilarité générale. Sidonie Dumas, à Gaumont, remarque le court et prend contact avec nous. Entre temps le long est terminé d’écrire. Le scénario séduit Gaumont qui décide de produire le film avec Magouric. Alain tourne l’année suivante avec notamment Emma De Caunes et Bruno Solo. Au final la partie tragique l’emporte sur la comédie, mais le film est d’une grande sensibilité et comporte de purs moments de poésie.
La presse et Mille bornes
Studio Magazine – Thierry Cheze
Coup d’essai, coup de maître. Le premier film d’Alain Beigel est à la fois drôle et émouvant. Le titre du premier court métrage d’Alain Beigel, Il y a des journées qui mériteraient qu’on leur casse la gueule, symbolise parfaitement le point de départ de son passage au long. Dans la lignée des Copains d’abord et Ceux qui m’aiment prendront le train,il offre en effet avec Mille bornes une belle variation, à la fois grave et légère, sur le thème de l’amitié à la vie à la mort. Ce premier film d’un acteur repéré chez Laurent Bénégui (Un type bien, Au petit Marguery) surprend avant tout par sa sobriété, sa justesse et sa liberté de ton. Là où tant de réalisateurs auraient vidé ce sujet de son sens en multipliant les scènes tire-larmes, Beigel a privilégié la retenue et préférait le silence aux dialogues trop explicatifs. Il a ainsi su saisir à la perfection ces moments de deuil, où les nerfs sont à fleur de peau, où rires et larmes finissent par se confondre et où chacun regrette d’avoir trop cru que les amitiés n’avaient pas forcément besoin d’être entretenues… Mais Beigel ne se contente pas de les filmer, eux. Il drape son film d’un joli voile de mystère en suivant parallèlement le père du défunt (émouvant Roberto Herlitzka) en compagnie d’une énigmatique japonaise. Là encore l’essentiel ne passe pas par les mots… C’est aussi dans toutes ces scènes-là qu’Alain Beigel surprend. Par sa maîtrise. Par cette capacité à provoquer de beaux moments de rupture tout en maintenant le cap de son intrigue. Son film ne sonnerait sans doute pas aussi juste si, outre un bon scénario et d’excellents dialogues, il ne s’appuyait sur une bande de comédiens excellents. Leur évidente complicité constitue en effet le cœur même de ce road-movie singulier. Alain Beigel signe ici un film ambitieux et intense qui sait être drôle et émouvant. Devant lui, la route s’annonce belle et longue…
Les Echos – Annie Coppermann
(…) derrière un titre en l’occurence pas très alléchant (on pense à un jeu), il s’agit d’une comédie très originale, grave et belle derrière l’humour.
Le Figaroscope – Emmanuèle Frois
Une cavale mortuaire pleine de vie et d’énergie.
Libération – Olivier Séguret
Film sur l’amitié et sur ce qu’elle engage, Mille Bornes a le charme de ses artères: beaucoup de jeunesse, un brin d’immaturité et un humanisme foncier. C’est assez pour plaire.